Tu es en train de disparaître petit à petit. Je ne vois plus ton corps ni ton visage.
Tes traits s’effacent pour ne laisse place qu’à un mirage.

Oui mais non
C’est apprendre à vivre avec ses contradictions, apprendre à vivre avec ses doutes et ses peurs.
Un jour je vais me sentir bien et foncer, le lendemain je vais faire trois pas en arrière parce que je doute de moi, je m’inflige beaucoup de pression pour être parfaite, pour que tout soit parfait, sans défaut.
Et puis c’est toujours la honte qui revient en permanence, je me bats au quotidien avec elle pour pas qu’elle prenne le contrôle sur moi.
Alors je respire et bouge sinon je mentalise trop et je fais rien. J’ai appris à voir plus loin, à focaliser mon mental sur autre chose à être concentré. Mais de temps en temps ça revient.


J’envie les gens qui se prennent pas la tête… mais est-ce que quelqu’un un jour a réussi à ne pas se prendre la tête ?

Des fois ça me submerge tellement que je ne vois plus ce qu’il se passe devant moi. Alors j’apprends à me gratifier des petits victoires sans rien en attendre.

La honte.
Sentiment très étrange…
J’essaye de sublimer tout ce qui est négatif en moi. J’essaye de transmuter mes émotions négatives en trouvant la beauté dans mes parties d’ombres. Je veux les accepter car elles font entièrement partie de moi, je ne peux pas les rejeter. Sinon elles deviennent des obsessions.

J’essaye aussi de me confronter au désamour de moi-même et aimant mon propre désamour.
Désamour qui revient par des doutes, de la honte, de la peur du regard des autres.
Désamour qui réapparaît quand je m’ouvre sur mes carences affectives.
C’est la difficulté de s’aimer tout en s’aimant. C’est complexe et contradictoire.

J’aurais pu m’abstenir encore une fois, mais cette fois-ci c’était trop tard. Il fallait que j’y aille que je prenne le large que je saute dans le vide. Car cette fois je ne savais pas. Il me restait tout à voir de ce que je ne connaissais pas. Alors dans c’est moment là tu te dis juste que tu y vas.

Il faut le faire, peu importe ce qu’il y aura plus loin, cela ne te concerne pas encore.
Franchis le pas, tu as finalement rien à perdre et tout à gagner.

Des fois cela nous bloque, des fois on peut se bloquer. Mais quand tu sais, ce blocage se fissure et quand tu le fais le blocage se détruit. Et plus te le fait plus il devient tout petit. Comme une miette de pain et finalement tu l’oublies.

Le blocage qui est le plus destructeur c’est la honte. Ce sentiment est un rongeur d’âme, de feu sacré et pourtant il est là toujours dans un coin. Apprendre à l’accepter a vivre avec, à savoir que de temps en temps il reviendra te dire bonjour mais plus tu l’empêcheras d’accéder à ce qui brûle au fond de toi plus tu te permettras de te sentir confiante et il ne reviendra plus te dire bonjour comme avant. Il esquivera un sourire de l’autre côté de la rue mais il ne bougera pas parce que tu lui auras montré que tu es plus forte et que tu n’as plus peur de lui. Que tu sais qu’il est là mais qu’il n’a plus de pouvoir sur toi.


J’étais perdue, pommée, seule et abandonnée.
Ne sachant plus qui j’étais réellement, je voulais juste trouver ma place. Une place où je me sente à l’aise, où je sais que je suis chez moi, entourée de choses que j’aime.
J’ai cru qu’un jour quelqu’un allait combler ce vide, être auprès de moi, me donner l’amour que j’attendais. Mais je ne voyais pas les signes, je ne les connaissais pas. Je pensais simplement que quand on me regardait on me jugeait. Que quand on faisait attention à moi c’était pour me manipuler, que quand on me complimentait c’était simplement par hypocrisie.
J’ai laissé des hommes et des femmes derrière moi, ne voyant pas ce qu’ils attendaient de moi. Ne sachant pas ce que je pouvais leurs faire ressentir quand ils me regardaient. Je pensais simplement à moi et que je ne valais pas la peine alors je restais seule mais toujours avec le sourire. Ne sachant pas communiquer, ne sachant pas montrer ce qu’il fallait, j’étais perdue, loin d’eux quelque part où personne ne pouvait comprendre ce que je vivais en moi. Des fois j’ai voulu y croire en me disant que peut-être cette fois-ci se serait différent mais au fond de moi je me persuadais toujours que ça n’allait aller nul part. C’était pas vraiment de ma faute, ni de la leur, c’était juste un moment où les choses ne viennent pas parce que tu ne vois pas. Tu es trop centrée sur toi à chercher qui tu es, à chercher quelque chose qui n’existe peut-être pas.



Fuite
Sidération
Attaque

Les trois mécanismes de l’état de peur

Def : qui est consacré par la loi ou reconnu conforme au droit
Ce qui est juste et équitable

Le sens de ce mot résonne depuis presque deux ans maintenant dans ma tête.
Il s’est trouvé à un moment où ma vie était vide et ou je m’y étais perdue.

Être légitime.
Se sentir légitime est devenue pour moi presque un combat.
Il revenait partout où j’osais enfoncer une porte. J’ai reconnu en moi le sens de ce mot comme ma fonction de vie. Comme le besoin viscéral d’exister malgré tout.
Il m’a fallu beaucoup de temps avant de le trouver. Il a fallu que je lise beaucoup de bouquin, il a fallu que je m’intéresse à l’ésotérisme, que j’étudie l’astrologie pour en apprendre plus sur moi.
Il a fallu que je me perde longtemps sur un chemin moisi. Il a fallu que j’en arrive à ce que je ne me reconnaisse plus dans un miroir et voir cette ride apparaître sur mon front.

Si je n’avais pas rencontré ce mot, j’aurais sombré dans la mortification de mon âme.

La démarche que j’entame est un processus de réparation intérieure, un processus d’auto thérapie. Un processus qui me permet de prendre une place que l’on m’a retiré.
Il vise à remettre en ordre les choses intérieures brisées, exclues et floutées.
C’est remettre dans l’ordre ce que je n’ai pas réussi à faire depuis tout ce temps.

Tout commence par soi. Alors pour cette première partie et à travers moi-même je laisse cette partie de moi être. Sans lui donner de nom particulier que celui d’être légitime d’être. C’est exprimer des émotions et des sentiments que j’ai longtemps gardé en moi et qui on génère une perdition totale de moi-même. Leurs droits sont d’être simplement. Avec eux je me laisse aussi l’opportunité de ne avoir peur d’être incomprise ou rejetée, à travers eux je me laisse être sans paraître et sans détour.

J’ai dû apprendre cette dernière année à observer toutes ses parties à l’intérieure de moi-même.
Celle avec laquelle j’ai le plus de mal c’est mes angoisses permanentes qui sont générées par les pressions sociales constantes que je reçois.
Je n’arrive pas à m’en détacher alors je les observe et je me les réapproprie pour les exprimer.
L’entrée dans ma vie d’adulte a été douloureuse comme l’accouchement de ma mère quand elle m’a eu.

La première chose qui m’a fractionner jusqu’à aujourd’hui c’est d’avoir laissé trop de place au regards et aux jugements des autres, de leur avoir laissé trop de place au point de les laisser me dicter ce que je devais être, qui je devais être.
C’est aussi s’observer soi-même quand on se regarde chez l’autre. C’est observer cette partie de soi qui cherche approbation et amour.
Chercher l’amour à l’extérieure parce qu’il n’en existe pas à l’intérieure. C’est se persuader dans le regarde de l’autre que l’on s’aime vraiment soi-même.
D’avoir laissé trop de place à l’autre m’a fait sortir de moi-même. Leurs mots devenaient plus importants que les miens.
Mais leurs mots, et puis leurs gestes devenaient aussi plus violents.

Alors avant j’ai fait aussi comme les autres pour me sentir faire partie d’un groupe, pour me sentir aimée. J’ai adopté les codes parce que c’est ce qu’on m’a dit de faire.
Partout où j’allais je devais rentrer dans ces cases qui définissent.
Et se fut la deuxième chose qui m’a fractionner : devoir rentrer dans une case, n’importe laquelle.
Et puis j’étais mal avec moi-même de devoir en permanence mettre une étiquette pour savoir sur quelle étagère de quel placard je devais me mettre.
Encore une fois je n’y arrivais pas.

Mais j’ai testé, et encore une fois je suis allée sur un chemin moisi où je ne trouve aucune beauté.
En testant j’ai continué ma perdition, je me suis laissé croire que j’étais heureuse que c’est ce que je voulais pour ma vie. Je me suis laissée berner par des illusions que j’avais construit de toute pièce.
Dans cette démarche artistique c’est ça que je vais explorer en y ajoutant la permanence du doute de moi-même dont je n’arrive pas à me détacher et qui vient créer un conflit intérieur qui se ravive constamment.

La chose qui est venue me fractionner par la suite se fut ce que j’ai construit à travers mes illusions, c’est-à-dire tout ce qui me permettait de me sentir aimer en commençant par la recherche d’approbation extérieure, en allant courir après mes illusions et en me perdant sur mon chemin : la dépression.

Cette dépression n’est pas venue de nul part. Elle a été la conséquence de l’engouffrement de mon âme.
Son point de départ fut une relation ou j’ai laissé entrée une personne dans la vie qui m’a brisé petit à petit jusqu’à ce que je ne sois plus rien. Jusqu’à que la seule chose qui me reste soit la fureur et l’injustice.

Alors à la sortie de cette relation, je me suis posée la question pourquoi cela mettait arrivé.
Il y a deux ans de ça j’avais déjà la conscience de me dire que l’amour ne se résumait pas à ça. Et que la relation que j’avais eu n’était pas basée sur des bonnes intentions.
Mais à ce moment là seule la toxicité était présente, qu’elle était la conséquence d’actes conscients et inconscients de la part de deux personnes qui se disent s’aimer mais qui ne savent pas comment faire.
Mais aujourd’hui après le trou dans lequel j’ai plongée et l’escalade que j’entreprends, je vois plus clair.
Il me faut encore du temps pour accepter ce que j’ai vécu, mettre le mot de victime est difficile pour moi.
Et le pire c’est que ce n’est pas le seul moment où j’ai été victime. J’ai presque longtemps été dans ce statut sans vouloir l’admettre, sans le dire. Sans rien dire.
Car j’en avais fait une banalité par honte.
Même encore aujourd’hui j’ai honte.
Et voilà l’autre chose qui m’a le plus profondément fractionner durant ce début de vie : la honte
La honte qui m’a plongée dans le mutisme. La honte qui m’a empêché de me sentir légitime d’être. La honte qui m’a poussé à fuir quand je ne savais plus comment réagir.

En faisant ce processus et en venant m’exprimer j’aimerai sortir de la honte d’être moi. Car finalement ce n’est plus à moi d’avoir honte. Ce n’est pas à moi d’avoir honte de ce que j’ai pu vivre.
De regarde cette honte m’a fait retracer mon chemin en amont. Cela m’a poussé à remettre en question beaucoup de chose que je croyais sur moi. Cela m’a poussé aussi à regarder le rapport que j’entretenais avec le monde qui m’entoure.
Et c’est ce que je viens exprimer ici.

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